Concours de Machines 2016, on y était.

EDIT : nous étions aussi au concours 2017, mais le compte rendu est sur le site GRADE9.fr

Voilà, le concours s'est terminé dimanche dernier. J'ai pris un peu de temps avant de vous proposer ce long compte rendu. 

Pour les pressés, en résumé, notre "Randonneuse légère" était la 2ème plus légère (ex aequo avec Victoire), elle a absorbé 100% des parcours sans une casse ou crevaison et sans qu'aucun tour de clé n'ait été nécessaire.

Mais nous avons fini dans les derniers.

Mauvais choix esthétiques ? Le public rencontré n'était pas "le nôtre ? Nous attendons encore le détail des résultats pour comprendre.

D'aucuns diraient que nous avons la défaite amère et ils auraient sûrement un peu raison, mais c'est surtout un sentiment d'incompréhension qui prévalait lors du trajet retour en Savoie dimanche soir. Non pas que nous nous attendions à gagner, ni même être dans les premiers. Mais bon... Quelque chose nous a manifestement échappé.

Concours de Machines 2016

Bref, mis à part ce moment de déception, ce Concours de Machine et ce rendez-vous sur la Cyclo Les Copains - Cyfac restera un excellent souvenir. De plus, la victoire de Stéphane Cognet sur la montée du Béal (avec Gauthier Raison qui termine 4ème) et sa 3ème place sur la Cyclo du dimanche aura tout de même fait monter un vélo GRADE9 sur le podium.

Ce contraste entre notre position en fond de classement sur le Concours de Machines et nos premières places sur la Cyclo-sportive tout au long du week-end m'a rappelé que nous étions essentiellement de culture "Cyclo-sportive" et probablement moins "Randonneuse", finalement, et elle est peut-être là l'explication.

Pour clore ce chapitre, je vais vous en raconter l'histoire, de mon point de vue personnel et forcément biaisé. 

La "Machine" et son "Champion"

Lors de l'annonce du Concours en janvier, nous n'avions pas encore de barème en mains, ni d'idée précise de ce qu'allait être le parcours qui nous départagerait. Le thème serait une "Randonneuse légère". Soit. Mais surtout, ce concours serait l'occasion de rassembler l'artisanat Français autour d'une table ! Superbe idée !

Ce concours était l'occasion pour les artisans de montrer leur savoir faire, mais aussi, leur vision du vélo.

Et pour nous, le vélo (l'objet) est la jonction entre un cycliste et sa pratique. Il a un rôle et doit le remplir au mieux. C'est un simple et bel outil, mais ce qui est réellement important, c'est ce que l'on ressent à rouler.

Première étape donc, trouver notre Champion. Et comme pour tout programme "Cofactory" que nous proposons, le Champion allait être aussi le sponsor de la machine. Il fallait donc que celle-ci soit cohérente d'un point de vue commercial et réalisée en accord avec lui.

Patrick

Cette adéquation entre ce que veux le "client", qui s'engage à l'aveugle, et ce que nous allons lui réaliser est certes une contrainte de taille mais également un élément clé de la réalisation artisanale.

Nous allions donc réaliser une "Randonneuse légère", pour Patrick, Breton de 59 ans et avec laquelle il devra à la fois parcourir les étapes du concours et vivre avec les 20 prochaines années, au moins !

Deuxième étape, l'étude de position (et dessin du cadre). C'est l'étape la plus critique dans la réalisation d'un cadre car c'est celle qui est à chaque fois nouvelle, unique.

Il faut arriver à trouver une position qui rendra le pédalage confortable et efficace. Un vélo confortable n'existe pas, selon nous. Seule la position l'est ou ne l'est pas. Tout est une question d'appui et de répartition de poids. J'insiste sur ce point, car je suis persuadé que la qualité réelle d'un vélo est ultimement liée à la qualité de la position qu'il vous permet d'avoir. Et le seul juge reste alors le propriétaire du vélo.

L'étude a pris donc plusieurs semaines. A distance, comme pour nos clients "cadre sur mesure" avec l'envoi de la mallette contentant l'Ergotool, le manuel de mesures et le Cahier de Modélisation à remplir (le voici pour ceux que cela intéresse). Après plusieurs semaines d'essai, la position de départ était arrêtée et le cadre dessiné. 

A propos du dessin du cadre, je n'ai pas changé de méthode pour le Concours : le cadre devait supporter la position décidée, permettre un ajustement de cette position dans le temps, être du type "Gravel / Randonneuse" (bases plus longues, angle de fourche différent, hauteur de boitier et de fourche différente...) tout en ayant un dessin simple et élancé, aux proportions du cycliste. 

Le choix des tubes a été fait en fonction du gabarit de Patrick, de sa puissance et de sa façon de pédaler. La rigidité maximale n'était donc pas l'objectif...

"Fabrication locale"

Une partie de la périphérie était déjà définie (pour les besoin du dessin du cadre), mais il nous restait encore à définir un vélo complet. Le barème du concours favorisait les pièces de fabrication maison ou "locale"... 

Bon. Sur ce sujet, je suis partagé...

Si nous ne trouvons pas la pièce qui nous convient, nous la fabriquons (comme par exemple les butées du cadre, en l'occurence) ou nous le faisons réaliser (comme par exemple les pattes de fixation de roue arrière que nous faisons découper au jet d'eau par une société située à 20km de l'atelier...) 

Mais si nous trouvons chez un fournisseur LA pièce qu'il nous faut, au bon tarif pour nous ET pour notre client, nous n'hésiterons pas à l'acheter plutôt que de la réaliser à grands frais. Quelque soit son origine.

Car au final, c'est le client qui paye et lui faire payer une fourche en titane 400€, réalisée à l'atelier alors qu'elle sera moins performante (plus lourde et moins rigide) que la fourche SPOT, en carbone, achetée aux USA (probablement fabriquée en Asie), nous n'en voyons pas l'intérêt. Et si c'est la pollution qui vous inquiète, la fabrication (en série) et le transport (en masse) de la fourche a très probablement une empreinte carbone plus faible que la réalisation d'une pièce à l'unité à l'atelier.

Alors pourquoi fabriquons nous le cadre ? Tout simplement parce que là, nous n'avons pas trouvé d'équivalent à acheter et que chaque cadre est différent. Mais pour les pièces aux dimensions standard (potence, fourche, tige de selle...) nous nous fournissons généralement chez des personnes dont c'est la spécialité. S'ils sont proches de chez nous comme PMP et SMP en Italie pour la tige de selle et la selle, ou SON en Allemagne pour le moyeu dynamo et l'éclairage, c'est tant mieux. Mais le porte bagage TUBUS AIRY, en titane, acheté environ 110€ et probablement d'origine asiatique nous aurait couté le double à réaliser localement pour un résultat identique. Bon, si nous réalisions régulièrement des randonneuses titane avec porte bagage, il est tout de même probable que nous nous équiperions pour réaliser ces pièces nous même, ne serait-ce que pour pouvoir avoir un porte bagage avant en titane qui n'existe pas pour le moment (à ma connaissance).

Bref, le choix des pièces s'est fait indépendamment de leur origine mais en se basant sur leur rapport qualité / prix, le tout en accord avec celui qui allait les payer.

"Innovations"

Que serait un concours sans une prise de risque et des nouveautés ? Ce cadre a été l'occasion de tester essentiellement deux choses que j'avais envie de réaliser depuis longtemps.

Passage interne des câbles de transmission.

Concours de Machines 2016

Le passage interne des câbles est de nos jours très populaire. Néanmoins, nous préférons généralement le passage externe et l'utilisation de butées pour minimiser les longueurs de gaines et ainsi réduire le frottement et augmenter la rigidité pour plus de précision dans la transmission.

Pour ce cadre j'ai donc voulu faire un passage interne, mais tendu, des câbles. Pour cela il a fallu calculer l'angle à donner aux butées pour permettre aux câbles de sortir sous le boîtier de pédalier sans toucher la protection plastique de l'axe du pédalier.

Dans le même esprit d'intégration, nous avons intégré la durite du frein arrière dans le tube supérieur ainsi que les câbles électriques de la lumière arrière.

La trappe

Concours de Machines 2016

D'après le règlement, une pompe devait être "fixe" au cadre... J'ai voulu l'intégrer dans le cadre. Il fallait donc ouvrir un des tubes... Initialement, la trappe était destinée à être faite dans le tube oblique, là où il y a le plus de place. Mais le manque de temps pour préparer un tube renfort aux bonnes dimensions nous a fait changer d'avis.

C'est donc le tube supérieur qui a été choisi. Celui-ci est essentiellement sollicité en traction sur sa partie supérieure arrière, ainsi qu'en torsion sur sa partie avant.

L'ouverture a donc été faite dans sa partie inférieure, proche du tube de selle. La structure du tube étant affaiblie, il a fallu fabriquer, insérer et souder un tube de renfort. Le système de fermeture de la trappe a été pensé pour être à la fois léger, simple et fiable en utilisant qu'une vis utilisable à la main.

Concours de Machines 2016

Cette trappe permet la dissimulation d'une pompe à vélo et probablement d'encore plus de choses si on se creuse encore la tête sur le sujet... à suivre.

Au final, le passage interne des câbles tendus représente en l'état beaucoup de travail pour un résultat mitigé et ne sera pas, pour l'heure, retenu sur nos productions courantes. La "trappe" par contre, après  une période d'essais et d'autres tests, sera très probablement proposée en option dans le futur...

Et pour vous donner un ordre d'idée du travail supplémentaire que peu engendrer deux si petites modifications, un cadre de notre production courante nécessite, pour une personne seule, environ 3 à 5 jours de travail (hors finition). Sur ce projet, j'ai passé environ 4 semaines (entre l'atelier et les affaires courantes du bureau) et j'estime que la partie "innovation" à elle seule, a nécessité 3 semaines. 

Seule la motivation d'un concours permet que l'on investisse tant de temps pour réaliser de nouvelles choses. C'est d'ailleurs un des intérêts majeur de ce genre d'évènement pour l'artisanat en général.

Le jour J.

Nous arrivons à Ambert à 17H, le temps de finaliser notre système de fixation des 10 revues "200" qu'il faudra transporter sur une des 3 épreuves, nous nous rendons à 18H au Boulodrome pour la séance photo et le premier contrôle technique.

Concours de Machines 2016

En passant la porte, j'ai cru avoir fait un saut dans le temps. Le local, les tenues de certains cyclistes présents, les vélos, j'avais l'impression d'être dans les années 30. Non pas que je sache vraiment ce qu'étaient les années 30, mais vous m'avez compris... 

Comme pour probablement tous les artisans et leur pilote présent, ce moment était assez particulier. Nous allions présenter notre réalisation à ceux qui allaient la juger. Le vélo devait être dans sa configuration finale, avec tout le matériel de réparation nécessaire pour passer les trois jours. En plus de la pompe (obligatoire), nous avions pris le pari que le vélo tiendrait et réduit au minimum vital l'outillage embarqué : un multi-outil, une chambre à air (nous étions en tubeless) et un kit de rustines (pour la forme).

En plus de cela, notre petite sacoche contenait également le système de fixation des magazines que nous porterons sur la 2ème étape. Le reste de la place allait être dévouée au ravitaillement nécessaire pour la première étape... "Rien dans les poches" !

Après les photos, on passe à la commission technique qui pèse l'ensemble : 10,7Kg à égalité avec le vélo des Cycles Victoire. Seul le vélo Belleville Machine avec  9,9Kg sera au final, plus léger.

La "Randonnée" de 230km / 4000m D+

Première épreuve, départ : 4h30.

Concours de Machines 2016

Patrick est quelqu'un de peu loquace et pour être franc, je ne savais pas trop quel était son état d'esprit en abordant le départ de cette étape qui allait être très difficile. La veille, lors de la discussion "team", Patrick nous dit qu'il a fait des sorties de 4H pour s'entraîner... Bon, nous on s'est dit qu'il ne nous a pas tout dit et qu'il est prêt pour l'épreuve ! C'est donc avec de la confiance, mais une pointe de doute quand même, que je le vois partir au petit matin avec les autres concurrents.

Le reste de l'équipe profite de la journée pour aller rouler dans les Monts du Forez qui offrent des parcours cyclistes tout simplement parfaits : peu de voitures, bon revêtement, à l'ombre des arbres et des points de vue magnifiques !

A 15H arrivaient les premiers concurrents.... Pour Patrick, nous avions tablé sur une arrivée vers 18H.  Lourde erreur... Patrick nous envoie un sms pour nous dire qu'il est avant la dernière difficulté. Il lui reste encore 3H à rouler au minimum et il m'annonce être "cramé". Je commence à m'inquiéter... Personnellement, lorsque je suis "cramé", je ne fais pas encore 3H de vélo (en col !!). De plus, je pensais aux étapes suivantes : Patrick allait il pouvoir continuer ?

Je vais voir l'organisation et je demande des précisions sur les conséquences d'un abandon de l'épreuve en cours : On me répond : "élimination du concours". Soit. C'est un Concours, je comprends. J'envoie tout de même un SMS à Patrick lui disant qu'au besoin, on irait le chercher.

C'est donc avec l'esprit préoccupé que je me rends au rendez-vous des cadreurs qui était prévu dans la soirée. Puis, un peu  avant 21H, je me suis absenté pour aller à la rencontre de Patrick, toujours sur la route. J'arrive à Ambert, je coupe pour rejoindre la D906 par laquelle Patrick devait arriver et là, au croisement, je vois un missile jaune dévaler la route en direction de l'arrivée. C'était lui ! Je le réceptionne en pensant qu'il allait s'écrouler (comme je l'aurais fait après une telle épreuve), mais non, il va bien.... Il a le moral et le sourire... Il a juste roulé, comme un vrai Randonneur, à 15km/h de moyenne, gérant son effort sur l'intégralité du parcours !

Plus tard, on apprendra que le classement s'est fait dans l'ordre d'arrivée sur la ligne, que les concurrents aient coupé le parcours ou non... Bon, dans mon monde (et par respect pour la performance de Patrick), un compétiteur qui ne fait pas l'intégralité du parcours est, à minima, classé derrière le dernier qui l'a fait. Mais le jury en a décidé autrement.

Le vélo passera au contrôle technique le lendemain : RAS, RAB (Rien n'a bougé).

La Montée du Béal

13km de montée de col chronométré. Patrick est au départ. Il ne semble pas entamé par l'épreuve de la veille. On est tous un peu étonnés et admiratifs. L'étonnement vient du fait qu'en situation similaire les coureurs que je connais (et dont je fais très modestement partie) n'auraient pas du tout eu la même gestion de l'effort... Si l'épreuve sur laquelle on s'élance est trop grosse pour nous, on terminerait complètement cramé en ayant forcé jusqu'à s'écrouler. Patrick a eu l'intelligence (du Randonneur ?) de s'économiser (mais vraiment), en ayant la ligne d'arrivée comme seul objectif, quitte à passer 16H sur le vélo ! 

Au départ de cette montée, je ne suis donc plus inquiet pour mon Champion. Il sait rouler. Certes, pas vite, mais il ira jusqu'au bout, j'en était alors sûr.

Au départ de cette montée, j'avais également la chance d'avoir d'autres Champions dans mon équipe. Notamment Stéphane Cognet et Gauthier Raison. Pour une fois que je "cours" avec eux ! Je me suis donc accroché au peloton pour, au moment où je les ai vus s'échapper ensemble, décrocher avec le sourire (et un rythme cardiaque au plafond). C'est probablement un peu ridicule, mais j'étais fier à ce moment : deux talentueux compétiteur cyclistes aux couleurs GRADE9, sur des vélos GRADE9 allaient décrocher la 1ère et la 4ème place de cette course. C'est sûr, ce n'est pas le Tour de France, mais à notre niveau, les émotions sont déjà là.

Patrick, lui, finira également avec le sourire. Comme prévu.

Le soir, contrôle technique. On se fait chambrer sur notre système de fixation des revues qui à défaut d'être esthétique, nous semblait astucieux... Le système avait surtout marché et c'était pour nous le plus important (si quelqu'un avait une photo du montage à me donner, ce serait parfait, j'ai oublié d'en faire).

Sinon, RAS, RAB.

L'après midi, tous les vélos étaient exposés pour que le public présent sur la cyclo puisse les voir et nous rencontrer. C'était l'occasion d'échanger avec un public différent de celui qui nous consulte généralement. L'intérêt pour la trappe était grand ! A condition qu'ils la remarque.... 

La Randonné "Gravel"

Le lendemain, l'épreuve la plus critique car la plus exigeante pour le matériel : le parcours "Gravel" de 80km.

En bon team manager, je m'étais renseigné auprès de l'organisation pour savoir de quoi était fait ce parcours "Gravel", et j'avais compris que les chemins seraient "carrossables".... D'après ce que m'on rapporté les concurrents, c'étaient en fait des chemins pour VTT, parfois même "plutôt engagés" !

Et alors que le reste de l'équipe est sur la course Cyclo (avec une 3ème place pour Stéphane, une 12ème pour Gauthier et une 26ème place pour Thierry Meusnier sur le petit parcours. D'ailleurs, je vous invite à lire le compte rendu du week-end de Stéphane Cognet sur son site) Patrick termine avec les derniers, cette ultime étape. Malgré les pneus de 28 (des SECTOR 28 de HUTCHINSON que nous avions choisi pour leur compromis poids/rendement/solidité), monté en tubeless sur nos roues en 32 rayons montées à l'atelier (moyeu HOPE PRO4 à l'arrière, SON à l'avant), tout s'est bien passé, sans aucune crevaison.

Le vélo passe au contrôle technique : RAS, RAB (sauf un petit jeu au niveau du pédalier SRAM FORCE, d'après ce que j'ai entendu).

Le résultat du concours a été annoncé juste avant la remise des prix pour la cyclo. Le podium :

1. Cycles Victoire

2. MILC pour Goblin Bikes

3. PechTregon Cycles

Etaient également présent :

Belleville MachineCycles AndouardCycles CattinCycles MannheimCycles Pierre PerrinCyfacEdelbikesFée du VéloGilles BerthoudHistoire BikeJulie Racing DesignLaFraise CyclesPetrus Cycles, Sébastien Klein et  Vagabonde Cycles.

Je vous invite à consulter le site : ConcoursDeMachines.fr qui donnera bientôt le classement complet et le lien vers la page Facebook sur laquelle vous trouverez toutes les photos possibles de l'évènement.

Au final, cela aura été une très belle expérience de conception/fabrication, de compétition et de rencontres. Cet évènement a je pense réveillé une nouvelle dynamique dans l'artisanat français. Notre relative mauvaise place sera bientôt digérée et il en ressortira j'en suis sûr une nouvelle énergie pour 2017 !

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